Découvrez la suite de mon interview de Jean-Noël Coghe, l’auteur du remarquable ouvrage de référence Jimmy The Kid, James Dean secret…
Comment s’est passé votre travail de recherche, d’archivage puis d’écriture ?
JNC : J’ai fait des recherches pendant trois ans et j’ai acquis des tas de bouquins et autre documents. J’ai appris des tas de trucs et j’ai enfin découvert le personnage de James Dean avec, inévitablement, quelques erreurs, etc. Je n’ai voulu que transcrire, transmettre. J’ai voulu avoir entre les mains, par exemple, le livre du Petit Prince dans la version américaine publiée aux States en 1943, telle qu’il l’a connu. J’ai aussi voulu la version originale du bouquin Mon Paris, de Sanford Roth. C’est comme cela que j’ai trouvé une étrange ressemblance entre ce chat qui pose avec Colette, Blaise Cendrars, George Braque et ce chat qui pose avec James Dean à Los Angeles. C’est le même chat ! Ca ne change pas la face du monde mais cela prouve et explique l’intérêt que Dean avait pour Paris, la France mais aussi l’Italie, son intérêt pour Cocteau, Picasso (tous amis de Roth et de son épouse, ce photographe avec lequel Dean passe les 3 derniers mois de sa vie) et son désir de venir à Paris en novembre 55.
On peut imaginer qu’il aurait, après une rencontre avec Picasso comme lui avait promis Roth, été dans l’atelier d’Appel Les Fenosa, dont l’assistant était un sculpteur japonais nommé Yasuo Mizui, qui bien plus tard allait réalisé à Lacoste le Mur d’espoir pour le James Dean Center.
Quid des photos et de la préface/postface ?
JNC : M. Ohnishi, qui a acquis tous les droits des photos de Sanford Roth m’a autorisé à les utiliser sans vergogne. En fait, tout n’a été qu’un immense puzzle qui s’est mis en place au fil des mois et qui s’est achevé avec la complicité de proches de Dean. William Bast et John Gilmore m’ont accordé les droits des documents et photos personnelles, tout comme Madame Bearden dont le mari Ed, peintre et professeur à l’Université de Dallas, avait réalisé un storyboard du tournage de Giant à la demande de George Stevens.
David Loehr s’est impliqué dans les légendes de photos. La postface est signée Steve Rowland, un ami de James Dean mais aussi un immense producteur de musique, notamment du Jerry Lee Lewis London Session dans laquelle figure mon ami Rory Gallagher, lui-même fan de James Dean. En février 2006, j’ai rejoint Bill Wyman en tournée en Hollande. Nous avons longuement discuté du bouquin et je lui ai montré une maquette, les photos du chat Louis XIV, etc. Bill mettait un nom sur toutes les personnes, de Braque à Colette. Il m’a alors dit qu’il lui arrivait d’accepter de faire des préfaces et qu’il accepterait de me la faire. A une semaine du bouclage, fin août 2007, comme prévu, Bill Wyman me faisait parvenir son texte.
De toutes vos rencontres avec l’entourage proche de James Dean, laquelle vous a particulièrement marquée ?
JNC : Ortense et Marcus Winslow bien sûr, puis Adeline Nall, mais aussi tous ces gens de Fairmount pour leur gentillesse et leur amitié. Pendant l’écriture du livre, j’ai eu des contacts avec des tas de gens qui possédaient des documents et des photos. Nous avons établi d’incroyables rapports, tel Jake Roth à Fairmount qui organise chaque année le défilé des vieilles voitures dans le cadre du week-end James Dean organisé par les Deaners aux environs du 30 septembre avec des anciens copains de classe de Jimmy, ou encore ce Monsieur de New York, Drew Elliott, qui fut acteur à Broadway et qui m’a permis de me procurer des tirages d’époque signés et datés par Roy Schatt, le photographe « professeur » de Dean. Puis bien sûr ma rencontre avec le sculpteur japonais Yasuo Mizui, dont toute la symbolique de l’œuvre sur James Dean n’a pas encore été complètement dévoilée.
Bizarrement, mon ami Roland Van Campenout, musicien incontournable de la scène rock et folk, compagnon de route de Derroll Adams, Rory Gallagher, Tim Hardin, Louisiana Reed et de tant d’autres (y’aurait pas d’Arno sans lui…) vient de publier son 40ème album Never Enough où il livre un titre dédié à James Dean, qui de fortes résonances avec le livre.
Je suis évidemment fasciné par son parcours de jeune pilote et sur tout ce qui peut être rapporté en ce qui concerne les trois courses auxquelles il a participé. A quels types de documents avez-vous eu accès : vidéos, photos, témoignages directs ?
JNC : Le seul document a été la BD de Michel Vaillant ! Je l’avais reçue à sa sortie et je l’avais placée dans mes archives. Plus tard, j’ai acquis des tas de magazines dont plusieurs relatent avec précision les courses, des documents vraisemblablement connus des auteurs de la BD, en plus de l’interview donnée à l’époque par Rolf Wuetherich.
Savez-vous s’il s’était rendu en spectateur aux 500 miles d’Indianapolis du temps où il vivait encore dans l’Indiana ?
JNC : A Indianapolis, Dean a rencontré Cannon Ball Baker, qu’il a revu plus tard lorsque lui-même courait à Palm Springs…
Un grand merci à Jean-Noël Coghe pour sa disponibilité.